Les matériaux des manches traditionnels Japonais

Les matériaux des manches traditionnels Japonais

11 février 2019 Non Par Couteau Magazine

Comme nous l’avons vu les manches des couteaux japonais traditionnels (montés sur soie) peuvent au premier coup d’œil en dire beaucoup sur la qualité et le prix du couteau.

Le deuxième critère de qualité des manches est en fait le matériau qui le compose.

Le manche est le plus souvent composé de 2 éléments qui sont liés à savoir le manche qui permettra la préhension du couteau et qui correspond à environ 85% du manche.

Et aussi d’une « mitre » (nommée en terme anglophone bolster).

Qui est le plus souvent en plastique (couteaux entrée de gamme) ou corne noire ou blonde (couteaux milieu et haut de gamme).

Certaines mitres sont aussi maintenant en matériaux composites comme le Pakka-wood ou même parfois en acier.

Les différents bois de manches de couteaux :

Même si dans la pensée universelle le manche d’un couteau est de couleur claire, il existe une grande variété de nuances de bois pour en faire les manches.

Globalement voici la règle pour expliquer la qualité d’un manche et donc d’un couteau :

Plus le bois est dur et donc polissables (brillants) plus le couteau sera de grande qualité et plus son prix pourra atteindre des sommets.

Les manches d’entrée de gamme sont le plus souvent en bois de «Pawlonia» ou de «honoki» qui sont tous les 2 des bois tendres et légèrement poreux qui se teinteront à l’utilisation.

C’est pour cette raison que certains couteaux dont les manches sont en bois tendres sont vernis.

Le bois européen les plus proches de ces bois serait le Magnolia.

Ce bois économique et facile à travailler se porte à merveille pour faire des manches de couteaux d’entrée de gamme comme le sont les Jaku TraditionHaïku et autres… 

Presque toujours ces manches seront montés avec des mitres en plastiques (polypropylène noir).


Dans la catégorie des autres bois clairs mais qui seront plus durs et résisteront mieux dans le temps se trouve le chêne blanc (white oak) présent sur les Tojiro Zen et Tojiro Shippu, les Kanetsune KC Série, la série Bunmei de Global ou les Tojiro Shirogami …


Les bois clairs sont si liés aux manches de couteaux japonais que même le fabricant Miyabi a construit sa gamme de couteaux japonais 5000MCD en bouleau nordique parfaitement adapté à une série de couteau dont le marché US et européen est la priorité même si le manche est ici doté d’une mitre avant et arrière en acier.


Il existe aussi des bois clairs plus originaux et pouvant tout à fait se marier avec les styles japonais comme le bois de cerisier américain (Américan cherry Wood) est aussi prisé des japonais et nous le retrouvons sur les couteaux Masakage Koishi en version octogonale (donc haut de gamme) mais aussi sur certains Tojiro Handmade et aussi les couteau de Makoto Sakura.
Le frêne ondé donne aussi de superbes nuances sur des couteaux artisanaux comme par exemple sur les Anryu Katsushige.

Les bois exotiques ont aussi pris une place importante dans le montage des manches de couteaux japonais, ces bois assez durs restent particulièrement adaptés au contact de l’humidité de la main.


La série Kai Seki Magoroku en bois de bubinga en sont le parfait exemple.

A la fois économique et durables, ils donnent en plus un style très plaisant tout en résistant bien à une utilisation en milieu humide.


Dans les bois qui servent à faire des manches de couteaux haut de gamme se trouve le plus généralement les bois comme le palissandre, l’ébène noir ou ébène de macassar qui est plus veiné (qu’on retrouve par exemple sur les couteaux artisanaux Tojiro Handmade ou les couteaux artisanaux Sukenari)

Sur ces manches en bois nobles assurément vous allez retrouver une mitre en corne.

Et parfois un intercalaire qui peut être en os pour contraster avec la couleur sombre du manche.

Actuellement le bois représente environ 90% des gammes de couteaux japonais aux manches de type « eastern », mais il existe aussi des matériaux composites qui peuvent être le plastique, poudre de bambou (série Kai Wasabi Black) ou même le micartaou la fibre de carbone (comme sur le couteau d’exception Tojiro Handmade ci dessous).

Couteau de cuisine japonais TOJIRO HANDMADE

Aussi les techniques d’usinage du manche modernes et numériques permettent de percer le trou qui viendra accueillir la soie de la lame de plus en plus précis permet à certains fabricants de ne plus mettre de litres entre la lame et le manche.

Assurément ce n’est pas le style le plus traditionnel mais il faut bien admettre que les couteaux japonais réalisés en plein manche monobloc sont d’un style très réussi.

Entretenir vos manches en bois :

– Le bois est un matériau magique qui vieillit naturellement très bien si on ne lui fait « rien ».

Mais un couteau de cuisine qui sert et qui aura à subir les assauts de l’eau de lavage, du gras se doit juste d’être parfaitement nettoyé et séché.

À faire : Un peu d’huile de camélia permettra de nourrir votre bois et lui redonner son brillant tout en le protégeant de l’eau.

Ne pas faire : lave vaisselle ou trempage dans l’eau sont les quasi seuls choses qui accentueront le vieillissement de vos manches en bois.

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