Portrait d’artisan coutelier : Gaëtan Cesteleyn de la Coutellerie du Vieux Chêne
15 mars 2019
Premier portrait d’un artisan coutelier… et c’est le coutelier nordiste bien connu des amateurs, Gaëtan Cesteleyn, qui inaugure cette rubrique et nous présente son parcours, sa vision de la coutellerie et ses projets…
Bonjour Gaëtan, peux-tu nous présenter ton parcours “coutelier” :
Je me suis mis à la coutellerie à l’âge de 13/14 ans dans le garage de mes parents, c’était l’époque des premiers « passion des couteaux » et de la grande mode des couteaux Rambo et Predator, etc. au milieu des années.
Habitant près de la forêt de Phalempin, mes premières créations étaient déjà orientées outdoor.
Beaucoup de jeunes, passant me voir, ont tendance à oublier qu’à l’époque on n’avait pas d’internet, par conséquent, il était difficile de trouver des conseils et du matériel de coutellerie.
Donc, j’ai commencé à travailler mes premiers couteaux avec un touret à meuler, des limes et le barbecue de mes parents en guise de forge, bref c’était de la “débrouille” et cela m’a permis de faire plein d’erreurs et d’apprendre de celles-ci.
Par la suite, après des études de physique et de conception mécanique, j’ai travaillé dans l’industrie lourde en bureau d’études dans la conception de menuiserie industrielle.
La passion étant toujours présente, je réalisais des couteaux durant mes temps de loisirs. Une fois installé en maison, j’ai commencé à installer l’atelier dans le chalet de jardin et ayant toujours gardé en mois la passion des couteaux, j’ai évolué et me suis perfectionné.
En 2010, à la création de mon statut d’auto-entrepreneur je me suis donc déclaré en tant qu’artisan coutelier, me permettant ainsi de vendre mes premiers couteaux en boutique, chez Huret à Lille et de faire mes premiers salons.
En 2014, après une vie professionnelle bien remplie, la gestion de projets et d’équipe et la sous-traitance offshore, j’ai pris un tournant radical en stoppant ma carrière pour me tourner à plein temps vers la coutellerie.
J’ai donc créé l’EURL « La coutellerie du vieux chêne ».
En 5 ans, les choses ont énormément évolué tant dans la création de mes pièces, dans mon métier d’artisan que dans le monde de la coutellerie en général.
La création de mes pièces était, au début, fortement orientées outdoor et le bushcraft, avec des couteaux massifs (parfois trop…) mais les bases étaient déjà présentes et mes lignes de couteaux ont juste légèrement évoluées depuis cette période.
J’ai organisé mon atelier qui jouxte ma maison en suivant les codes et les repères acquis dans mon ancien métier dont notamment la mécanique, tout est optimisé pour faciliter mon travail dans un minimum de place.
J’utilisais déjà des matériaux comme l’inox ou les composites et il y avait déjà beaucoup de mécaniques sur mes réalisations, d’où l’emploi d’outils permettant l’usinage.
Il y a 3 ans, j’ai eu la chance de rencontrer un chef de cuisine étoilé, Nicolas Pourcheresse qui m’a fait découvrir le monde de la gastronomie, un milieu hyper créatif, en perpétuelle évolution. Pris au jeu, je me suis donc lancé dans l’art de la table et la coutellerie “culinaire”.
Je me suis donc mis à faire et à penser des couteaux de table et des couteaux de cuisine artisanaux pour répondre aux exigeantes demandes des cuisiniers.
Cette entrée dans le monde de la gastronomie m’aura permis de mettre en application ce que j’avais appris dans le passé dont notamment une certaine récurrence dans les opérations.
Le monde de l’artisanat évolue, tout comme les attentes des clients commencent à s’affiner. L’artisanat est devenu très recherché et beaucoup de consommateurs refusent de patienter pour se procurer une de ces lames.
J’ai ainsi très vite compris qu’il fallait s’appuyer sur des événements privés, de courte durée mais qualitatifs, mais également sur un réseau de distribution comme les boutiques de coutellerie avec qui il m’arrive de réaliser des collaboration en série limitée.
À l’heure actuelle, j’ai deux univers, le culinaire/l’art de la table et l’outdoor. Je propose une gamme de couteaux de table et une autre de cuisine, me demandant donc de travailler en série pouvant atteindre entre 6 à 150 pièces.
Pour l’outdoor, je travaille aussi par série d’environ une dizaine de pièces en général aussi bien des couteaux à lames fixes comme des couteaux pliants.
Au niveau des aciers, j’ai depuis trois ans maintenant un alliage de prédilection : l’Elmax. Il s’agit d’un acier très haut de gamme issu de la métallurgie des poudres mais j’aime aussi utiliser des aciers damas et des lames composites même si cela n’apporte pas forcément une coupé supérieure à l’Elmax, j’en apprécie l’aspect torturé des damas japonais et même de Damasteel.
Fortement implanté dans ma région j’ai décidé de sourcer le maximum de mes matériaux, consommables et outillages dans la région. Cela me permet de tisser des liens avec les partenaires très réactifs qui sont de véritables acteurs du fonctionnement de l’entreprise.
L’enjeu des prochains mois sera donc de trouver un nouveau lieu pour y installer mon atelier, un lieu plus grand, moderne et lumineux afin d’accompagner la croissance de la coutellerie du vieux chêne.
Vous pouvez retrouver en permanence des couteaux de ma production dans les coutellerie suivantes :
- Coutellerie de l’Hermitage au Touquet Paris Plage l’unique coutellerie de ma région les hauts de France.
Vous pouvez me retrouver également sur ma page Facebook officielle.
Ainsi que sur mon site web
