Le douk-douk de la Manufacture Coutellerie Cognet (MCC)

Le douk-douk de la Manufacture Coutellerie Cognet (MCC)

3 juin 2024 Non Par Couteau Magazine

Le douk-douk, le plus exotique des couteaux régionaux français

Couteau pliant Douk-Douk PM par Cognet "Sorcier"

Ce petit couteau pliant doit beaucoup à la Mélanésie, groupement d’îles de l’océan Pacifique situé au nord de l’Australie, à l’ouest de la Polynésie et au sud de la Micronésie. Autant le dire tout de suite, ce couteau n’a rien de mélanésien car il a vu le jour dans les ateliers thiernois de Gaspard Cognet en 1929.

À l’époque, le marché mélanésien représentait une manne financière intéressante pour l’industrie coutelière et c’est dans cette optique que le couteau douk-douk a été créé. Si l’on commence par son nom, douk-douk, ce couteau tire son nom d’une divinité du même nom, le Douk-Douk, ayant pour fonction d’incarner la Justice chez les Mélanésiens. C’est cette même divinité que l’on peut voir représentée sur la lame des couteaux issus des établissements Cognet. Certains Mélanésiens pratiquent d’ailleurs encore le culte du Douk-Douk, la Mélanésie est un groupement d’îles gigantesques incluant la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où l’on recense pas moins de 800 langues vivantes différentes.

Le douk douk écureuil 16 cm Cognet
Couteau L’écureuil de la Manufacture Coutellerie Cognet

Erreur de calcul et nouveau départ pour le douk-douk

Le douk-douk n’a pas eu le succès escompté en Mélanésie alors l’aventure de ce petit couteau pliant a continué en Afrique du Nord (en Algérie principalement). À cette époque, l’Algérie est encore un département français. Cette fois, le succès ne se fait pas attendre longtemps et les ventes du douk-douk dépassent les espérances de la Manufacture Coutellerie Cognet (MCC). Avec un prix de vente très bas et une qualité de coupe exceptionnelle étant donné le prix même de ce couteau, le douk-douk devient la coqueluche du public nord-africain. Le douk-douk devient le couteau de poche national en Algérie, aujourd’hui on parlerait d’EDC (everyday carry) pour désigner ce petit couteau très utile au quotidien, ce qu’il est toujours de nos jours, d’ailleurs !

El Baraka, le couteau des ateliers Cognet destiné au marché africain

De l’Afrique du Nord, le couteau douk-douk a ensuite gagné le Proche-Orient puis l’Indochine (alors province française). En raison de son tranchant rasoir et de son format extra-plat permettant de le cacher aisément, le douk-douk a même été considéré comme une arme dangereuse, au point que les autorités françaises ont fini par en interdire l’importation en Algérie. Les stocks de couteaux douk-douk ont donc été saisis et réaffectés autrement, à savoir pour l’armée comme couteau à tout faire.

Le douk-douk a continué sa progression inexorable sur tout le continent africain, pourtant, c’est en France que le douk-douk est demeuré inconnu le plus longtemps. C’est à la suite de la guerre d’Algérie et à l’arrivée des Européens de retour sur le continent européen, principalement d’origine française, que le douk-douk s’est fait connaître en France. La poursuite de l’activité coutelière des ateliers Cognet a permis au douk-douk de pérenniser son succès en Métropole.

C’est toujours les mêmes gestes.

Le secret du douk-douk repose sur une fabrication quasi inchangée. Ce petit couteau pliant se compose :

  • d’une lame à pointe rabattue en acier carbone frappée à l’effigie du Douk-Douk selon un procédé électrochimique ;
  • d’un manche en tôle bronzée (1 mm d’épaisseur) réalisé en une seule pièce ;
  • d’un ressort ;
  • de deux rivets d’assemblage ;
  • d’un anneau de bélière (et c’est tout !).

C’est donc un couteau de facture très simple, peu coûteux à produire et donc abordable à l’achat, doté d’un tranchant très puissant, attention à vos doigts ! L’idée derrière le douk-douk, c’est de proposer un couteau simple, facile à entretenir (et à réparer) et comme on est en droit de l’attendre d’un couteau, tranchant comme un rasoir.

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